Les sources chaudes

Catégorie : Tunisie : mises à jour et additifs Création : vendredi 25 août 2006 16:49

POUR TROUVER LES FORAGES DEVENUS DES SOURCES D’EAU CHAUDE : de 32 à 39°
Ces forages datent des campagnes de prospection de la compagnie ELF avant que les Italiens d’ AGIP prennent leur place.
Renseignements et relevés fournis par Jo Calmette.

I. KSAR GHILANE : 32°58,920’N - 09°38,663’E
A tout seigneur tout honneur, la plus saharienne des Oasis, comme disait le Guide du Sahara dans les années 80.
L’oasis qui nous fit tant rêver croule maintenant sous les campements et les constructions anarchiques. Les pétarades des quads et des groupes électrogène en font une caricature de bivouac. Le bruit est omniprésent, bourricots, dromadaires et chiens. Il faut quand même y aller une fois, entre 10 heures et 15 heures quand les tour-opérateurs sont partis renouveler leur cheptel à Djerba, il y règne un semblant de calme.
Un hôtel de tentes ultra-modernes à l’accueil déplaisant y est ouvert depuis déjà dix ans, il est cher et il vaut mieux éviter le restaurant. D’après la clientèle d’aujourd’hui les tentes ont mal vieilli...
Accessible par la route à tous véhicules, à partir de Douz ou de Matmata.
La nouvelle route qui remplace la piste du pipe ne vas pas arranger la situation locale. Attention, évitez la piste directe au départ de Tataouine par Chenini, elle est faite d’une tôle ondulée éprouvante.

II. AÏN SOBAT (Aïn S’bat) : 32°50,070’N - 09°37,553’E
Comme sa proche voisine Ksar Ghilane, Aïn Sobat est une destination connue et voit passer du monde. Le cadre désertique n’a pourtant rien à voir avec celui de la palmeraie de Ksar Ghilane. Elle se trouve dans la zone ou il faut théoriquement un guide. Toutefois les militaires de la caserne de Ksar Ghilane laissent passer si on s’engage à ne pas aller plus au sud.
Le campement, selon les jours, est plus ou moins occupé donc passablement fréquentable. L’accueil y est toutefois sympathique, les prix corrects et ce campement mérite le détour en cas de vent de sable. Le patron, Ben Djalilla Belgacem est serviable, son personnel beaucoup moins. Si les groupes FRAM sont là, vous aurez droit à l’ambiance club Med ... fuyez !
Facile d’accès, une piste part de la colonne Leclerc à Ksar Ghilane ou sinon faire le détour par la piste du pipe (future route).

III. AÏN SKHOUNA : 30°37,430’N - 10°01,880’E
Comme le nom l’indique, l’eau est très chaude (39°).
Depuis 2003 ce forage est entièrement captée pour les besoins du nouveau fort. Il vaut mieux choisir un bivouac plus au Nord, à l’ancien puits de Tiaret, car ici les militaires sont assez collants.
Le site de Tiaret (30°52,570’N - 10°09,848’E) est devenu une poubelle, il y a des ordures partout mais le paysage est magnifique. Un film sur l’Atlantide y a été tourné. Accès facile par la piste du pipe en venant de SP3 qui est seulement à 14 km de Tiaret. Poste de contrôle sur la piste.

IV. BIR AOUINE : 32°24,946’N - 09°17,798’E
La source se meurt ; depuis 2000 le débit baisse régulièrement à tel point qu’en 2005 une nouvelle auge a été construite à même le sol. Bivouac sans charme, il est préférable de rentrer dans l’erg à l’Est sur la trajectoire qui mène vers d’Aouidet er Réched. Le poste militaire (contrôle) se trouve à dix kilomètres plein Ouest (32°24,950’N - 09°18,590’E). Il n’est pas obligatoire de s’y présenter compte tenu que vous n’avez aucune raison de passer devant, c’est un cul-de-sac.
Piste bien tracée avec seulement quelques dunettes selon la saison.

V. LARICH : 31°33,140’N - 09°37,220’E
La base gazière est toujours en fonctionnement. Plus au Sud le bosquet qui jouxte le source sert de campement. Selon l’époque il est envahi de canettes de bière et autres détritus mais miraculeusement il est nettoyé par je ne sais qui ?
Peut-être le vent du désert ?
Le personnel de la base STEG (31°33,140’N - 09°37,220’E) est accueillant. Larich reste, malgré les dégradations, un bon endroit de bivouac. L’accès est facile pour tous les véhicules mais un 4x4 est recommandé pour continuer vers le Sud et aller en direction d’Aïn Sabir à 18 km. (31°25,360’N - 09°43,870’E), un ancien Bordj avec une source enfouie dans la végétation et de grands eucalyptus à l’ombre bienfaisante.

VI. LARICH OUEST : 31°32,848’N - 09°30,955’E
Nous n’avons pu rejoindre cette source qu’en quad. L’accès d’Est en Ouest est difficile, notre prochaine tentative aura lieu dans l’autre sens. Cette source se situe pourtant à seulement quatre cordons de dunes à L’Est de Larich.

VII. SOURCE LOUDHIET ES SOUD : 31°39,414’N - 09°39,626’E
Légèrement en dehors de la piste de Larich, cette petite source a un débit irrégulier selon la saison. C’est un bivouac tranquille dans un décor monotone et plat. L’accès ne pose aucun problème quel que soit le véhicule.
Quelques nomades y font boire leurs bêtes. Sur ce terrain roulant, j’ai même rencontré un camping-car !!

VIII. SOURCE CHBIKET EL ALGA : 31°46,390’N - 09°35,460’E
L’endroit est jonché de ferrailles et des familles de Rébaïas vivent occasionnellement dans un conteneur abandonné juste à coté à la suite de la prospection.
La piste est passablement ensablée, mais sans difficulté, un 4x4 est toutefois indispensable.
Il faut quitter la grande piste d’El Borma au 31°44,207’N - 09°34,076’E, suivre la piste abandonnée pour passer au 31°44,775’N - 09°34,484’E où se trouve une épave de camion.
La source est un bon endroit de bivouac, isolé de la piste, paysage triste. Pensez à bien définir la règle du jeu avec les enfants rebaïas si vous voulez être tranquille.
Il faut compter moins d’une heure de trajet entre la grande piste et cette source.

IX. EL BORMA LAC 1 : 31°49,300’N - 09°20,320’E
Le “lac” est en fait un petit trou d’eau où l’on peut prendre un bain à quelques-uns . A 4, c’est une super baignade avec deux mètres de fond.
Certainement la plus belle des quatre sources d’El Borma. Il faut compter cinq heures pour faire les sept derniers kilomètres. La progression doit se faire avec prudence. Des véhicules en parfait état sont nécessaires car, dans ce terrain, le retour dans la trace est quasiment impossible.
Quitter la piste au 31°43,565’N - 09°20,725’E dans la courbe.
Ensuite à partir d’un ancien site de forage abandonnée (31°46,038’N - 09°19,871’E), il suffit de suivre le tube de polyéthylène qui part vers la source 1.
Ce point, comme les trois suivants, n’est pas facile à rejoindre, prendre un maximum de précautions. Ne s’y engager qu’avec une météo stable, des véhicules puissants et un bon moral. Demandez la météo, si besoin, à la tour de contrôle de l’aéroport avant de quitter El Borma.
Ne pas embarquer dans cette boucle des personnes qui ont une “saharite latente”. Prévoyez trois quatre jours d’autonomie pour le cas ou il faudrait sortir par le Nord. A mon avis, avec la source 4 ce sont les plus deux plus beaux bivouacs de Tunisie. C’est à regret que l’on quitte le site de cette source.

X. EL BORMA LAC 2 : 31°52,800’N - 09°18,260’E
La liaison, au cap, entre les sources 1 et 2 se fait en trois quatre heures, il y a sept kilomètres qui en feront dix car le cap ne peut pas être tenu. Un véhicule léger ou un quad doit faire la trace.
Le paysage de ce lac insolite est gâché par des tonnes de ferrailles abandonnées. L’érosion due au ruissellement de la source a creusé un cratère de cinq à six mètres. L’arbre de noël, fortement corrodé se retrouve posé en l’air au bout du tube et devrait finir par tomber. Danger pour les pneus à cause des bout de métal qui traînent partout. Bon bivouac sur le plateau non loin de la source ou dans la vallée le long du “lac”.

XI. EL BORMA LAC 3 : 31°53,972’N - 09°09,046’E
Toujours au cap, en prenant des précautions car le terrain n’est pas facile, il faut sans arrêt chercher des passes le plus possible au Sud sous peine de se faire déporter vers le Nord et manquer la source 3.
Cette source est pratiquement morte, la végétation des années 90 disparaît et il ne reste que de maigres tamaris. La progression vers le Sud pour rejoindre la source 4 est pénible, car à contre sens des dunes, et les changement de cap nombreux ; compter quatre à cinq heures de parcours.

XII. EL BORMA LAC 4 : 31°48,344’N - 09°09,721’E
Source la plus proche d’El Borma. Il faut compter une heure pour y aller, deux pour le retour.
Attention avant de se jeter dans la vallée ou se trouve la source numéro 4, assurez-vous d’être capable d’en ressortir.
Selon la saison et les dernières tempêtes, la sortie peu être bouchée par un mur de sable d’une trentaine de mètres. Dans ce cas, il ne restera que la solution de se diriger plein Nord vers la source 3, puis de rouler légérement en Algérie par le 31°56,200’N - 09°06,460’E pour passer ensuite à un fort algérien abandonné au 32°04,100’N - 09°03,970’E pour enfin sortir à Bir Aouine. Compter environ 2 jours de parcours pour une sortie par le Nord.
Au départ d’El Borma passez par le 31°42,376’N - 09°14,032’E ou l’on quitte le goudron puis entrer dans l’erg au 31°44,141’E - 09°13,692’E. Ne pas essayer de faire un Go to direct au départ d’El Borma, même les motos ne le font pas. Des agences sérieuses y passent parfois, mais avec de petits groupes.

Attention
Pour ceux qui veulent visiter les quatre sources au Nord d’El Borma, il ne faut pas jouer aux héros, le terrain est difficile. Les détours au parcours délicat pour contourner les cordons de dunes sont fréquents ; en cas de plantages successifs les équipages doivent alors garder le contrôle de leurs nerfs et donc de leurs réactions. Il ne faut pas hésiter à reconnaître à pied certaines zones.
On doit se souvenir qu’un itinéraire qui dure aujourd’hui normalement une heure peut se transformer en une énorme galère d’une journée quelques mois plus tard.
Le remorquage d’un véhicule dans ce secteur est impossible, il faut donc prendre toutes les garanties de fiabilité et surtout calmer les ardeurs des plus enthousiastes.

Les nombreux incidents et accidents survenus dans ce secteur et celui de Chouech nécessitent maintenant la présence obligatoire d’un “guide” officiel.

XIII. La source MANON : 31°33,263’N - 09°15,399’E
Pourquoi “Manon” ? C’est le nom donné par un équipage féminin qui n’avait pas le point du jacuzzi et qui avait demandé "la source" à un camion militaire de passage. Toutes contentes de leur exploit elles sont arrivé au jacuzzi avec deux heures de retard mais avaient découvert une petite source que les pétroliers appellent Aïn Zitouna, mais Manon c’est plus joli.
Cette petite source au sud d’El Borma est située à seulement un kilomètre de la piste principale qui part vers Chouech et le Sud.
Quitter le piste principale au 33°33,494’N - 09°16,947’E. L’accès est très facile, le paysage quelconque mais c’est un bon endroit de bivouac tranquille loin des bruits de la base d’El Borma.
Au Sud, se trouve la stèle qui marque l’endroit ou s’écrasa l’avion du Cdt Leboeuf (31°29,107’N - 09°14,503’E).

XIV. AÏN MORA, alias le JACCUZI : 31°15,458’N - 09°29,927’E
Le célèbre “cube“ serait certainement moins fréquentée si en 1999 je n’avais pas eu l’idée saugrenue d’y conduire Jacques Gandini. Depuis que ce point figure dans son guide 4x4, Pistes du Sud-tunisien, cette source voit passer beaucoup de monde. Les renseignements du guide permettent de rejoindre ce point à partir de SP3, ce qui n’est pas l’accès le plus facile.
En venant du Nord (El Borma), passez par le 31°19,485’N - 09°21,404’E ; c’est une piste bien tracée puis balisée avec des fûts dans la partie sablonneuse. Comptez une heure et demie au départ d’El Borma.
En venant du Sud (Chouech), évitez la piste qui longe la frontière. Un cap direct fait passer une bonne heure à sauter des petits cordons de dunes sur du sable roulant en hors piste permanent. Très beau parcours pour faire passer devant un débutant avide de faire enfin “sa” trace.
Les bains interminables dans de l’eau à 37/38°, font de l’endroit un bon bivouac mais le risque de voir débouler un convoi de quarante voitures ... subsiste !

XV. LAC D’AOUIDET ER RECHED : 32°35,666’N - 09°06,380’E
Certainement le plus "couru" des lacs, ou du moins le plus convoité. Pour y accéder il faut simplement une bonne préparation.
En venant de l’Est à partir de Khamour SP4 on peut rentrer dans l’erg au 32°39,853’N - 09°28,149’E, puis passer Dékémis es Seghir (32°38,648’N - 09°13,519’E) et en suite au cap avec quelques détours dans une zone d’herbe à chameaux.
En venant du Nord (déconseillé) il faut franchir à partir du puits de Tembaïne (32°52,800’N - 09°05,400’E) tous les cordons dans le sens le plus abrupts, il vaut mieux dans ce cas se décaler vers l’Est et rejoindre Dékémis es Seghir.
En venant du Sud il faut compter un jour au départ de Bir Aouine. Le terrain est bien meilleur, les dunes sont dans le bon sens, des véhicules bien préparés et une bonne expérience du sable suffisent.
Ce bivouac est très prisé depuis une dizaine d’années des agences de randonneurs, maintenant des ordures souillent le site... des emballages de shampoing encombrent les abord de la source... Honteux !