
Situé entre Tazarine et Zagora, dans la vallée du Drâa, le douar d’Aït Ouazzik est bien connu de tous les passionnés de préhistoire. A proximité du village, une piste très roulante conduit à l’un des sites de gravures rupestres les plus importants et les plus intéressants du Maroc. Des milliers de dalles, couvertes d’incisions souvent très élaborées, jonchent le sol sur plusieurs hectares : remontant à la fin du Néolithique pour la plupart, elles ont été réalisées à une époque où la savane recouvrait encore le Sahara. Les alignements gréseux d’une zone aujourd’hui aride étaient propice à cette extraordinaire expression artistique des chasseurs-pasteurs berbères qui la parcouraient alors. On découvre avec surprise des représentations, souvent très fidèles, de la faune de l’époque : éléphants, rhinocéros, antilopes côtoient girafe, échassiers, voire poissons ou canidés. Quelques figures géométriques -peut-être des enclos ?- et des formes diverses complètent ce large catalogue. Techniquement, la très grande majorité de ces figures a été réalisée par incision et polissage fin de la roche, mais on trouve aussi quelques gravures réticulées, comme une image de scorpion ou un décor sinusoïdal que l’on assimile souvent à de l’eau. A l’entrée du site, totalement ouvert, un bâtiment récent, respectant à peu-près l’architecture berbère traditionnelle, accueillera, un jour, inch Allah !, le musée. En attendant, une petite baraque abrite le gardien chargé de veiller sur les lieux et pour le moins, d’en limiter les détériorations. C’est toujours mieux que rien… |
Photographies Gérard Colletta (avril 2013). |